Les 7 moulins à vent de Sainte-Soulle

En 1703, Claude MASSE, géographe de Louis XIV, indique 3 moulins à vent sur la paroisse de Sainte-Soulle.. En 1809 un état des moulins demandé par Napoléon Premier confirme les 3 moulins. En 1830, sur le cadastre napoléonien, il y en a sept . En 2022, il ne reste que le moulin du Treuil Secret.

Les 7 moulins solinois

  • Le moulin de Cheusse présent en 1703, faisait partie de la baillerie de Cheusse . Il était situé en face de l’entrée de l’ancienne ferme de Cheusse. Il est démoli en 1867 .
  • Le moulin du Treuil Secret existait en 1703. , il dépendait de la seigneurie du Treuil au Secret Il fonctionnait encore pendant la deuxième guerre mondiale (de préférence la nuit et en absence de lune). Son dernier meunier Mr BRESSOLLETTE est décédé en 1957, mais le moulin est toujours debout en 2022.
  • Le moulin d’Usseau était dans l’actuel chemin du moulin à Usseau. Présent également en 1703, ce moulin appartenait en 1786 à la Seigneurie des Ormeaux, inclus dans l’enclave d’Usseau ; Il est déclassé en 1888 et devient bâtiment agricole, car il n’a plus ses ailes.
    Ces 3 moulins sont appelés  »moulins banaux », car les paysans étaient obligés d’aller faire moudre leur grain au moulin appartenant à leur seigneur moyennant une redevance , c’était la » banalité », sorte d’impôts appliquée aussi au four et au pressoir.
  • Le moulin derrière Bourgneuf est construit entre 1809 et 1830. Il fut bâti sur un terrain appartenant alors à Sainte-Soulle, situé à l’ouest de l’actuelle mairie de Bourgneuf . Suite à un échange entre Sainte-Soulle et Bourgneuf vers 1950, la parcelle est intégrée à la commune de Bourgneuf. , en 1835 il est démoli .
  • Le moulin de la Suze est construit entre 1829 et 1830.. Il était situé entre la déchetterie actuelle de Sainte-soulle et la 4 voies. et démoli en 1870.
  • Le moulin du bourg construit entre 1809 et 1830, était situé dans l’actuelle rue Lamartine, au sud du cimetière de Sainte-Soulle, démoli en 1885.
  • Le moulin des Pichardières a éte construit en 1823 par Mr DORRIERE , dans le fief des grandes Pichardières, à l’Est de Sainte-Soulle.Le dernier meunier Mr Armand TITIERE le déclare démoli en 1912.

caractéristiques techniques des moulins en Aunis

Un moulin en service est équipé de son cerne, il est ‘’tournant, virant et faisant farine ‘’.Le fût d’un diamètre de 6m est construit en pierres du pays. . Le cerne est constitué de tout l’ensemble pivotant : le toit, les ailes. Le meunier doit monter dans les ailes d’une longueur de 7 m pour fixer des toiles en fonction du vent, c’est une opération dangereuse . Les meules représentent le coeur du moulin, elles transforment le grain en farine , et fonctionnent toujours par paire , une meule fixe ou dormante, et une meule mobile, ou
tournante. Pour les moulins solinois, elles proviennent de Nantes ou de L’Hermenault, d’un poids de 800 kg ou plus,leur prix correspond à celui d’une petite maison. La tournante a une durée de vie de 25 ans et la dormante de 50 ans. elles doivent être recreusées , c’est le rhabillage. Un moulin pouvait moudre jusqu’à 200 kg de farine par jour. Il doit fonctionner avec un vent de 15 à 60 km/h pour que les meules ne tournent pas trop vite, sous peine d ‘échauffement de la farine et des risque d’ incendie.
Après 1789, un meunier gagne 1 franc par sac de 80 kg de grains qui doit fournir 68 % de farine.

leur disparition

La concurrence d’une minoterie industrielle à vapeur mise en place à La Rochelle en 1830 et le nombre de moulins qui a plus que doublé à Sainte-Soulle alors que la population est presque la même, engendrent concurrence et perte de revenus pour le meunier. Selon les statistiques agricoles de 1865 : Il exerce seul son industrie, dont les produits sont insuffisants pour le faire vivre lui et sa famille, donc il est également vigneron ou agriculteur. A partir des années 1860, la baisse des revenus de la vigne à cause des surplus de production et surtout du phylloxera à partir de 1880 mettent les meuniers en difficulté. Le fisc continue à demander un impôt  »la patente » , tant que le moulin possède ses ailes. Pour tout cela , les meuniers vont démolir leur moulins, au cours de la deuxième partie du 19ème siècle.

La meunerie abandonne l’énergie éolienne, pour passer aux énergies fossiles. C’est la fin de l’activité des moulins à vent.

Sources

  • Archives Départementales de Charente-Maritime : – Matrices Cadastrales, matrices fiscales 1822-1824, et inventaire des moulins 1809.
  • statistiques 1839 (M.A. GAUTIER)
  • Fédération Française des Associations de Sauvegarde des moulins, (F.F.A.M.)

Fait à Sainte-Soulle, le 01 décembre 2022, Marie-Françoise et René ALLARD

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