Remise des prix – Solin’ écriture 2021

La Bibliothèque et la Mairie de Sainte-Soulle organisent chaque année un concours d’écriture sous forme de poème, de conte, de nouvelle, ou autre expression libre.
Ce concours est ouvert à tous et avait pour thème cette année : « Parole d’animal »

Un véritable succès pour cette 6ème édition : 13 textes catégorie « jeunes » et 43 textes catégorie « adultes ». Les textes sont arrivés de toute la France, d’Algérie et même du Congo!

La remise des prix à eu lieu samedi 27 mars.
Vous trouverez ci-dessous le vainqueur de chaque catégorie.
Un grand bravo à eux et à tous les participants.

Un recueil de tous les textes est disponible à la bibliothèque.

Catégorie Jeunes

L’ornithorynque

Au fond des rivières, caché,
Vivait un animal exorbité
De ne s’être fait que huer.

L’animal, désespéré
Partit pour une épopée,
Pour l’origine de son malheur, trouver.

Il commença dans le désert,
Rencontrer un dromadaire
Pour l’aider dans son affaire.

« -Cher animal, qui sans tes bosses, serait banal,
Aide-moi à devenir un bel animal,
Ce domaine où j’ai tant de mal. 

Premièrement, tu es trop excentrique,
Enlève donc quelques-unes de tes piques,
Cela te sera bénéfique !

Parole d’animal »

L’ornithorynque s’enfuit, il fila comme une balle.
Il partit en direction de Sainte-Soulle
Où il rencontra une belle grosse poule.

« – Ô toi gallinacée si bien aimée,
Dis-moi comment être adoré !
-Toi ? Adoré ? Jamais !

Enlève déjà ton gros nez !
Cela va sûrement t’aider !

Parole d’animal »

Il quitta ce lieu plein de crotales.
Ce fût ensuite au tour du castor.
L’animal lui dit net et fort :

« -Toi qui, dans les rivières, met du décor,
Transforme-moi en animal qui vaut de l’or !
-Un animal en or ?

Du calme !
Enlève d’abord tes palmes !
Ça te donnera du charme !

Parole d’animal »

-D’accord, mais avec toute mes choses à enlever,
Je vais bien trop te ressembler !
-He bien, retourne au fond des rivières te cacher,

Dans ce domaine, tu n’as rien à envier. »
L’ornithorynque voulut s’échapper,
Et bien sûr, quand il fut arrivé,

Il se regarda et se dit :
« Je ne suis pas harmonieux, mais original,
Autant rester le même animal.
Ce que pensent les autres ne pourrait me rendre mal
Si je m’aime

Parole d’animal »

Tristan MAURIER (Sainte-Soulle 17)

Catégorie Adultes

Élection au Parc animalier

Pensant tout simplement mériter la retraite,
Un brave et bon roi lion, devenu bien trop vieux,
Pour fuir tous les tracas et tous les maux de tête,
Rêvait de vivre ailleurs, loin de tous les envieux.
Être chef ou bien roi, c’est parfois difficile !
Et pour une élection, il faut des candidats !
Mais, dans ce parc, c’est sûr, c’est si simple et facile !
Tant sont si prêts à tout… qu’on n’en manquera pas !
De cette liste électorale
Le zèbre, ayant été rayé
Se mit à hennir au scandale…
Il se sentait très surveillé !
Le hibou hulula « chouette !
Je crois que l’on va s’amuser !
Si chacun, les plombs, se les pète,
On n’est pas près d’y arriver » !
Pour obtenir le siège ainsi qu’un bon suffrage,
Voici que le bison, que l’on sait très futé
Était prêt à céder sa ration de fourrage
A celui qui, pour lui, ferait tout pour frauder !
Mais le singe piailla, faisant une grimace,
« Pas question d’accepter, de manger tout ce foin,
C’est moi seul le meilleur qui mérite la place
Et non ce gros cornu, ce bovidé du coin »!
Quand le loup hurla de plus belle
C’est qu’il avait très grande faim !

Il était fort et puis rebelle…
Tout pour arriver à ses fins !
Le cobra, langue de vipère,
Tout son venin voulant cracher,
Traita le gentil dromadaire
« De vieux chameau, de mal léché » !
« Le mal léché, c’est moi », grogna l’ours en colère
« Je peux vous fracasser, je peux être effrayant !
Lorsque je serai roi, terminée la galère !
Il y aura du miel… même pour l’éléphant » !
« Mais… qui parle de moi »… barrit le pachyderme !
« Je trompe énormément… c’est vrai, je suis puissant.
J’ai beaucoup de mémoire et saurai mettre un terme
A ceux qui disent que je suis envahissant » !
Mais le panda, rouge de rage
De se sentir mis à l’écart
Voulait modifier le suffrage
En votant pour l’aut’tocart !
Il parlait bien sûr du grand tigre
Celui qui feule pour un rien,
Qui bouffe l’homme et qui dénigre
Autant son ami… qu’un vaurien !
L’élégante gazelle, utilisant ses charmes,
En fit rêver plus d’un au sein de son troupeau.
Ému, le crocodile en versa quelques larmes…
Pour une telle reine, il en vendrait sa peau !

L’âne, comme toujours, fit sa tête de mule.
La girafe, elle aussi, le prit de très très haut.
Quant au rhinocéros, il restait incrédule…
« Tout cela est bien rosse »!… et frappa du sabot !
Le jaguar, lui que rien n’écarte,
Il fit l’autruche simplement.
Il n’attendait que la pancarte
Annonçant son avènement !
Il avait sa petite idée
Pour emporter cette élection,
Que sa fonction soit validée…
C’était de bouffer ce vieux lion !
Mais celui-ci, pas sourd et toujours sur ses gardes
Entendit le jaguar grogner et tempester.
Il fit venir la pie, amie et si bavarde
Qu’elle jacassa vite à tout lui raconter !
Alors, majestueux, obtenant la parole,
Devant tous ces vautours, ne mâchant pas ses mots,
Il clama son retour pour garder le contrôle
Et rester à jamais le roi des animaux !
Pour l’homme ou l’animal… qu’importe la caresse,
Ce qui compte le plus c’est prendre le pouvoir !
La sagesse pourtant vaut mieux que la richesse
A trop vouloir gagner, on perd sans rien avoir !

Daniel LAJEUNESSE (Poissy 78)

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